ZenLoch, le loch à bateau du 3e millénaire

Après le sextant du futur (¹), présenté au Nautic de Paris en décembre dernier, voici le loch du futur revisité par un « Professeur Tournesol » ingénieur électronicien et inventeur de génie nantais.

Les plus anciens d’entre nous se rappelleront certainement ce vénérable et peu coûteux instrument de la vieille marine à voile : le « loch à bateau ». Citation (²):

Le « bateau » est une planchette en bois, lestée pour flotter à la verticale et reliée à la ligne de loch par une patte d’oie. Sur la ligne on fait des noeuds, espacés en principe de 7m72 (soit 1/240e de mille nautique). On met le « bateau » à l’eau et on laisse filer la ligne. on compte ensuite, à partir du premier noeud, combien de noeuds passent dans la main en 15 secondes, ce qui donne la vitesse en noeuds.

On ne peut pas faire plus simple, et pour compenser le léger entrainement de la planchette lorsqu’on file la ligne du loch, on peut réduire légèrement l’espacement des noeuds (7m50 par exemple) afin d’assurer la justesse de la mesure.

Montage du loch à bateau. La pince à linges sert à ramener la planchette en tirant un coup sec sur le fil. (Illustration : Nouveau Cours de Navigation des Glénans 1972)

Montage du loch à bateau. La pince-à-linge sert à ramener la planchette en tirant un coup sec sur le fil. (Illustration : Nouveau Cours de Navigation des Glénans 1972)

Un compteur laser

Le créateur, qui m’a contacté et souhaite garder l’anonymat avant la publication d’un brevet mondial, a eu l’idée de ressortir cet ancêtre des instruments de marine pour lui associer un petit appareil particulièrement astucieux : un compteur de noeuds à rayons laser, uniquement alimenté par des cellules solaires miniaturisées de dernière génération.

Le principe consiste à faire passer la ligne à noeuds du loch à bateau, installée sur un dévidoir fixe de type moulinet de pêche, à travers son appareil, un peu comme un gros filoir de drisse, et de faire compter les noeuds par le rayon laser intégré. Une carte électronique contrôle la tension de la ligne au passage dans l’appareil de manière à compenser automatiquement le facteur d’entrainement de la planchette et fournit une mesure parfaite, au 1/100e de noeud. On peut donc conserver l’espacement exact des noeuds à 7717 mm. Un afficheur plein-jour présente la donnée, et une interface NMEA 0183 permet une liaison avec un multiplexeur, ou vers un cadran répétiteur.

Le prototype du ZenLoch

Le prototype du ZenLoch™

Entièrement auto-suffisant en énergie, aussi fiable qu’un loch électronique, cet ensemble, baptisé ZenLoch™ par son concepteur, est livré complet avec loch à bateau en Panostrat inaltérable jaune fluorescent, la pince-à-linge est remplacée par un clip en inox, les noeuds sont remplacés par des micro-billes serties sur le câblot. Il devrait séduire les adeptes, de plus en plus nombreux, de l’auto-suffisance énergétique et du zero-CO². D’autant que son prix ne devrait pas dépasser les 35 à 40 € en vente directe par internet. Formidable, non ?

Je suis toujours impressionné par l’inventivité de mes jeunes congénères, et j’attends avec impatience de voir finalisé ce petit bijou.


(¹) G-Stell le sextant du futur
(²) Nouveau Cours de Navigation des Glénans – 1972

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8 Replies to “ZenLoch, le loch à bateau du 3e millénaire”

  1. sympa le fish..
    et surtout un grand bonjour à toi Francis.. dont les conseils m’ont bien dépanné à Pornic il y a déjà du temps.. un bon souvenir.; un beau voyage.. vivement le prochain..

  2. Fabuleux !
    Est-il prévu un système de catapultage de la planchette avec moulinet de rétractation automatique, tout ceci géré sur iPad ? En en mettant un sur chaque bord, et avec une bonne synchronisation, cela permettrait une mesure en continu de la vitesse. Si possible en NMEA2000 😉

  3. Merci infiniment, M. FUSTIER, pour cette information extraordinaire. Mais je vous soupçonne de toucher des royalty sur la vente de cette fantastique invention.
    MAIS, ce fabuleux appareil permettra-t-il aussi de compter les têtes de noeuds s’empilant dans les ministères ?

  4. peut-on le paramétrer pour faire passer une sonde à main, dont les nœuds sont tous les mètres ?

    Quand on mouille par 3 ou 4 mètres, j’ai toujours un doute d’avoir loupé un nœud, obligé de refaire la mesure. Puis ensuite, nouveau doute : y a t-il plutôt 3.40 m ou 3.60 ?

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