Depuis le premier lancement en 2018 plus de 6.600 satellites Starlink ont été lancés à ce jour, dont près de 6.100 sont opérationnels (¹). Les satellites ont évolué techniquement, tout comme l’infrastructure a été progressivement améliorée. Ils sont lancés par paquets de 20 à 23 à raison d’un vol SpaceX en moyenne tous les dix jours. Cependant la constellation planifiée de 34.396 satellites est encore loin d’être atteinte. La couverture des services s’étoffe au fil du temps par l’ajout de nouveaux territoires à mesure que les demandes d’autorisation aux États aboutissent favorablement (²).
Depuis plus de quatre ans de nombreux plaisanciers à travers le monde ont équipé leur bateau d’un kit antenne/routeur en exploitant le service « Itinérance » (ROAM en anglais) qui, avec un coût particulièrement bas, offre la possibilité d’une utilisation maritime hors des côtes grâce à une option activable « Priorité Mobile ».
Mais tout n’est pas aussi simple que cela…
Évolution du matériel
Les antennes et les routeurs évoluent rapidement. Les milliers de premiers acquéreurs voient arriver des appareils plus performants et mieux adaptés à certains usages. Les antennes, appelées « dish » par Starlink, d’abord motorisées pour mieux s’orienter vers des satellites encore trop peu nombreux, deviennent fixes pour les récents modèles. Les routeurs en sont à la version 3. Ils sont énergivores et sont souvent remplacés par les plaisanciers par des modèles plus compacts et moins gourmands électriquement. De plus l’alimentation en 110/220V du kit oblige à utiliser des convertisseurs 12V-110/220V, ce qui amène certains à des « bidouilles » pour alimenter le kit en 12V à bord des bateaux.

Starlink REV4 (antenne V3)
Après le kit REV4 (antenne V3 / routeur Gen3) apparu récemment aux USA et désormais disponible en France, on annonce déjà (³) l’arrivée d’une nouvelle antenne aux dimensions réduites, Starlink Mini, version compacte de l’antenne Starlink standard conçue pour une portabilité et une facilité d’utilisation accrues, transportable dans un sac à dos. Les spécifications techniques sont encore confidentielles, mais elles ne devraient plus tarder à être publiées à l’occasion des premiers tests.
Évolution du logiciel
L’application pour smartphones permettant de piloter, contrôler et gérer le matériel et les services, ne cesse pas d’être modifiée. Il n’est que de consulter l’Apple Store ou le Google Play pour s’en convaincre : presque une mise à jour par semaine depuis des mois, accompagnée du même message sibyllin : « Améliorations et corrections de bogues ». Des options apparaissent, d’autres disparaissent, sans aucune explication.
Valse des tarifs, offres incertaines
Le moins qu’on puisse en dire, c’est que la politique tarifaire est particulièrement nébuleuse. Les prix présentent des disparités parfois importantes selon les pays, tant pour le matériel que les services associés. Et les modifications peuvent intervenir sans préavis, comme la récente hausse de prix aux USA pour les « zones à capacité limitée », ou la suppression soudaine de l’option Mobile-Mondial de l’offre Itinérance. Cela oblige désormais les utilisateurs en déplacement d’une région Starlink (4) à l’autre d’effectuer une fastidieuse procédure de changement d’adresse de souscription.
Si la majorité des plaisanciers utilisateurs actuels semble globalement satisfaite des débits obtenus un peu partout autour du monde, il n’en reste pas moins que l’offre de service ne semble guère stabilisée. L’annonce faite par Elon Musk de 2,7 millions de clients en avril dernier ne cache pas le fait que l’entreprise Starlink est encore loin d’être rentable. Elle est toujours en phase d’acquisition de son marché avec des prix d’appel particulièrement bas en comparaison des investissements consentis. Mais une fois le point mort atteint il y a fort à parier que les tarifs seront relevés grâce à une clientèle captive.
A moins que les concurrents à venir comme le projet Kuiper d’Amazon viennent réguler le marché, les utilisateurs addicts du haut-débit seront bien obligés de suivre… En attendant ce jour, l’investissement du plaisancier aujourd’hui reste suspendu aux bons vouloirs du patron.
———
(¹) Source : https://planet4589.org/space/con/star/stats.html
(²) Carte de la couverture officielle Starlink.
(³) source : Tesla Mag
(4) Carte des régions de souscription
———
Article relatif :
Internet par satellites : du rififi au firmament
———
On pouvait s’y attendre ! Les informations qui viennent d’être publiées concernant Starlink Mini sont une grosse déception.
Les coûts élevés du matériel (599$ pour l’antenne), les 30$/mois qui doivent être ajoutés au service Résidentiel pour 50Go de données mobiles avec le plan Mini ROAM aux USA, et les services associés extrêmement limités ont anéanti les espoirs de beaucoup : pas de données illimitées, pas d’itinérance internationale, pas d’utilisation en mouvement !
Il s’agit en fait d’un lancement préliminaire réservé à un petit nombre de personnes – SpaceX pourrait réduire le prix et améliorer les offres de forfaits au fil du temps, une fois la demande initiale satisfaite — mais il est permis d’en douter.
À moins que la trajectoire ne prenne une meilleure direction, SpaceX nous fait craindre qu’elle ne soit en train d’augmenter les prix de manière générale pour rendre les données mobiles Starlink plus chères qu’elles ne l’ont été dans le passé. Cela vient justement de se produire.
Source : rvmobileinternet.com
Les spécifications de Starlink Mini ont été publiées :
Le champ de vision est de 110°, le routeur Wi-Fi 5 est intégré. En plus du support standard un adaptateur pour tube sera livré, ainsi qu’un câble d’alimentation DC de 15 mètres et un adaptateur secteur.
Un débit moyen de 100 Mbps (download) et 10 Mbps (upload) est annoncé avec une latence de 23ms. Ne manque plus que la tarification. Commercialisation prévue « courant de l’été ».