Des transpondeurs ADS-B sur les futurs satellites Iridium NEXT

J’ai évoqué dans deux précédents billets, d’une part le système ADS-B équivalent de l’AIS pour l’aéronautique, d’autre part le futur des communications satellites avec la prochaine constellation Iridium NEXT. Figurez-vous que le site NewScientist nous apprend, dans un récent article daté du 14 décembre, que les satellites Iridium NEXT vont embarquer des appareils de transmission ADS-B. Je vous en livre ci-après une traduction librement adaptée.

Ces deux technologies de communication associées vont révolutionner le trafic aérien dans les dix ans à venir.

La prochaine génération de satellites de communication Iridium comportera une bonne surprise pour l’environnement. Le remplacement des satellites de la constellation Iridium, prévu de commencer en 2015, fera beaucoup plus que moderniser les services de téléphonie par satellite. En effet ces satellites embarqueront un ensemble d’émetteurs qui pourraient révolutionner les vols long-courrier, permettant aux compagnies aériennes d’économiser des milliards de dollars en carburant et empêcher l’émission de millions de tonnes de CO².

Pour la première fois des transpondeurs ADS-B installés dans les satellites permettront aux contrôleurs de la circulation aérienne de localiser les avions se trouvant au-dessus des océans, des déserts éloignés ou des pôles où n’existe pas de couverture radar. Cela augmentera considérablement la sécurité pour les compagnies aériennes par un suivi permanent des appareils si un avion se trouve en difficulté, et permettra également aux contrôleurs de guider les avions sur des trajectoires de vol optimales, réduisant ainsi la consommation de carburant et les émissions de carbone.

Le système de transmission ADS-B est destiné à remplacer les stations radar coûteuses, peu fiables et de courte portée. L’ADS-B rassemble l’indicatif d’appel de l’avion, sa position GPS, sa vitesse et son altitude en paquets numériques de 112 bits diffusés en permanence par l’avion vers les stations de contrôle.

Mais comme pour le radar actuel, les messages ADS-B ont une portée limitée. Aussi les transpondeurs greffés sur les nouveaux satellites serviront de relais aux signaux qu’ils pourront capter partout autour du globe en les retransmettant vers les stations terrestres. Cela apportera pour la première fois une vision totale et permanente de tous les avions en vol.

Pour éviter d’éventuelles collisions, les plans de vol des long-courriers au-dessus des océans les obligent actuellement à voler à grande distance les uns des autres. Quelques avions peuvent voler dans les couloirs aériens avec des vents favorables, tandis que d’autres doivent passer dans des flux de vents moins favorables. « Si le contrôle du trafic aérien peut localiser précisément les avions en temps réel, ils peuvent les faire voler sur des routes beaucoup plus rapprochées et sur les itinéraires les plus efficaces. Alors, ils vont économiser du carburant et réduire les émissions » explique Dan Mercer de Iridium Communications.

Une étude commandée par Iridium a permis de constater que entre le début du service proposé en 2017, et 2030, cette technologie devrait économiser aux compagnies aériennes environ 7 milliards de dollars de carburant et réduire les émissions de dioxyde de carbone et d’oxyde d’azote de 35 millions de tonnes. Une autre projection qui s’est focalisée sur quelques vols au-dessus de l’Atlantique Nord soutient que l’ADS-B en orbite permettra aux compagnies aériennes d’économiser 110 millions de dollars en carburant et 300.000 tonnes en émissions en 2018 seulement.

Le système peut « améliorer l’efficacité de la gestion de la circulation aérienne océanique en réduisant les distances de séparation des aéronefs et en permettant une plus grande optimisation des routes », explique Pauline Lamb, directrice des opérations de National Air Traffic Services à Prestwick, Royaume-Uni. Elle ajoute que son organisation travaille à pleinement comprendre les bénéfices qu’il apportera.

Pendant ce temps, l’un des plus importants cabinets de gestion du trafic aérien au monde, Nav Canada à Ottawa, Ontario, a formé Aireon, une joint-venture avec Iridium. Aireon assurera l’exploitation et la fourniture du service de transpondeur ADS-B aux compagnies aériennes et aux fournisseurs de contrôle du trafic aérien.

ADS-B via Iridium satellites

Tout cela n’a pas grand chose à voir, me direz-vous, avec notre activité maritime. Certes. Mais lorsqu’il s’agit de moyens de navigation ou de communication, il est intéressant de voir l’évolution des technologies qui nous concernent indirectement. On aurait pu imaginer d’embarquer sur ces satellites des systèmes de transpondeurs AIS permettant de suivre la totalité des navires autour de la planète, pourquoi pas ?

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One Reply to “Des transpondeurs ADS-B sur les futurs satellites Iridium NEXT”

  1. Oui surtout que les avions se croisent beaucoup mieux dans le ciel que les bateaux sur l’eau …
    Heureusement me direz-vous, mais la navigation maritime a beaucoup de retard dans ce domaine …

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