C-Map fait la balle de ping-pong des groupes industriels

Un évènement survenu l’été dernier a échappé à la veille que je m’efforce de maintenir sur l’économie du nautisme. Bien heureusement mes amis de Geogarage viennent de combler cette lacune. Dans le domaine de la cartographie électronique privée, les acteurs changent de plus en plus souvent de main au gré des tractations économico-financières.

La société de cartographie italienne C-Map, après avoir été achetée par l’américain Jeppesen, filiale du groupe Boeing, en 2007 (¹), puis revendue en 2016 au fonds d’investissement norvégien Altor (²), récemment associé à Goldman Sachs, et propriétaire de Navico (B&G, Simrad, Lowrance), vient de nouveau d’être reprise par Lloyd’s Register, leader de l’ingénierie maritime, en mars 2021. Dans le même temps, en juin 2021, Navico a été revendu par Goldman Sachs-Altor à Brunswick Corp. (USA, Illinois), propriétaire bien connu de nombreuses marques dans la plaisance (Mercury, SmartCraft, QuickSilver, et plus d’une dizaine d’autres.

Cela finit par donner le tournis, et on se demande bien quel bénéfice va en tirer l’utilisateur final. On peut se demander aussi comment les salariés italiens de C-Map, dont le siège est toujours basé à Viareggio au nord de la Toscane, ont vécus ces changements de direction successifs !

Le communiqué de Lloyd’s Register explique :

L’acquisition sera intégrée à la plateforme i4 Insight, renforçant ainsi l’écosystème existant des plateformes de performance. Le réseau numérique i4Insight de LR aide les affréteurs, les propriétaires et les opérateurs à obtenir des informations exploitables à partir de leurs systèmes à bord et à terre.

Et Nial McCollam, Directeur de la technologie de LR, de préciser :

[…] Cette acquisition nous permet de renforcer la façon dont nous aidons nos clients, et plus largement l’industrie maritime, à accélérer les améliorations de l’efficacité opérationnelle. Il est important de noter que les capacités que nous avons acquises sont très pertinentes pour l’objectif de l’industrie de réduire simultanément les coûts et les émissions. Cette acquisition s’inscrit dans le cadre de notre stratégie plus large, qui consiste à combiner le développement de logiciels propriétaires en interne avec des partenariats, des projets d’entreprise et des acquisitions, afin d’élaborer des solutions numériques plus cohérentes et intégrées, spécifiquement adaptées aux besoins du marché maritime.

Quel beau programme ! Quoiqu’il en soit, à notre petit niveau de plaisanciers, on voit surtout C-Map s’engouffrer dans la place laissée par le retrait de Navionics de certains partenariats (³), en multipliant ses offres de service auprès d’un nombre grandissant de développeurs (Time Zero, iNavX, MacENC,…). On peut espérer que les moyens financiers des acquéreurs bénéficieront à la qualité des cartes, à leur précision et leur ergonomie.

–––
(¹) Les acteurs de la cartographie électronique
(²) C-Map revient en Europe
(³) Lire : Sale temps pour iNavX
–––

Partagez...