La Chine a lancé le 16e satellite de son système de positionnement par satellite BeiDou-2. Comme tous les autres satellites chinois, ce dernier a été mis en orbite par la fusée Longue Marche 3.
C’est le sixième satellite lancé cette année pour compléter la constellation de satellites qui constituera le réseau de navigation BeiDou-2. Démarré en 2007, ce réseau a succédé au projet BeiDou-1 lancé en octobre 2000 et constitué progressivement de 4 satellites expérimentaux.
Ce nouveau système sera constitué à terme de 35 satellites, incluant 5 satellites en orbite géostationnaire (GEO*) et 30 satellites en orbite moyenne (MEO*). Il devrait commencer à fournir des services de positionnement par satellite pour une majeure partie de la région Asie-Pacifique dès le début de 2013. Le réseau devrait pouvoir fournir des services mondiaux d’ici 2020.
Le site officiel de l’armée populaire chinoise a déclaré que BeiDou devenait un fournisseur majeur de services de navigation par satellite pour le monde entier, aux côtés des autres systèmes comprenant le GPS américain, le GLONASS russe et le système Galileo européen. BeiDou-2 a été conçu pour être compatible et fonctionner en conjonction avec le GPS et GLONASS (**).
Comme ses concurrents, BeiDou-2 sera utilisé pour de nombreuses applications civiles et militaires. Le potentiel d’utilisateurs en Chine est estimé par les instituts officiels à 95% de la population. Le directeur de l’Institute of Earth and Space Information a déclaré : « Dès que les services civils seront commercialisés, BeiDou pourra remplacer le GPS américain. Quand il s’agit de questions de sécurité nationale, la dépendance à l’égard du GPS peut être réduite, voire éliminée ». Cependant il est plus probable que les deux systèmes seront parallèlement utilisés.
On notera que, après la mise en service commerciale de GLONASS par les russes en automne 2011, puis BeiDou-2 début 2013, les européens ont pris du retard dans la course mondiale à l’indépendance dans ce domaine stratégique avec GALILEO qui ne devrait pas être opérationnel avant fin 2014. Sous réserve que la situation économique de l’Europe s’améliore…
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(*) Les orbites utilisées pour les satellites : GEO (Geostationnary Earth Orbit) orbite géostationnaire à 35786 km d’altitude, MEO (Medium Earth Orbit) orbite moyenne entre 2000 et 35786 km, LEO (Low Earth Orbit) orbite basse entre 160 et 2000 km d’altitude :
(**) Eux-mêmes compatibles avec Galileo : même système géodésique WGS84 et mêmes fréquences permettant aux récepteurs de recevoir les signaux indifféremment de tous ces réseaux.
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